Parcours de vie

Installé dans la vie professionnelle, j'ai travaillé de nuit, de l'âge de 20 ans jusqu' à 35 ans (1985-2000) comme ouvrier d'expédition des journaux au service "Départ" de l'imprimerie du Figaro. Parallèlement, à partir de 1993, j'ai saisi l'opportunité de poursuivre des études d'Histoire à l'Université Paris-13. Pendant sept ans, j'ai étudié tout en travaillant la nuit. Ayant obtenu le CAPES d'Histoire-Géographie en 2000, j'ai emprunté le chemin de l'enseignement tout en poursuivant des recherches sous la direction de Robert Muchembled. Elles ont trouvé leur traduction dans une thèse d'Histoire moderne intitulée "Un Village à l'ombre de Paris, Montreuil sous Louis XIV", soutenue en 2005, couronnée par le Prix de la Chancellerie des Universités de Paris et le Doctorat d'Honneur de l'Université Paris-13. Un livre, issu de ma thèse et publié aux Editions Les Indes savantes en 2009 a été réédité en 2017. Plusieurs ouvrages ont suivi, portant sur l'Histoire des campagnes franciliennes et picardes, de la Renaissance à la Révolution.

 

En 2017, j'ai obtenu l'Habilitation à Diriger des Recherches, décernée par un jury composé d'Elisabeth Belmas (Paris-13), Arlette Farge (CNRS), Benoît Garnot (Université de Bourgogne), Nina Kushner (Clark University, USA), Nicolas Le Roux (Paris-13), Robert Muchembled (Paris-13) et Laurent Turcot (Université du Québec à Trois-Rivières). Un livre, issu de mon mémoire d'HDR est sorti aux Editions Les Indes savantes en mars 2019 : "Un Inspecteur de police parisien sur le terrain, les missions de Jean Poussot (1703-1791)".

 

Depuis 1998, je suis chercheur associé au Centre de Recherche pluridisciplinaire en Lettres, Sciences de l'homme et des Sociétés, UFR LSHS "PLEIADE" de l'Université Paris-13. Depuis 2018, je suis aussi chercheur associé au Centre d'Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits de l'Université de Picardie Jules-Verne (UPJV), à Amiens.

Cursus Universitaire

 

2023 Qualification aux fonctions de Professeur des Universités

 

2020 Qualification aux fonctions de Maître de Conférence

 

2017 Habilitation à Diriger des Recherches en Histoire, Université Paris-13

 

2006 Docteur d'Honneur de l'Université Paris-13

 

2005 Docteur en Histoire de l'Université Paris-13 ; thèse dirigée par Robert Muchembled

 

2000 CAPES d'Histoire-Géographie

 

1998 DEA d'Histoire sociale des cultures, des mentalités et des religions, sous la direction de Robert Muchembled

 

1997 Maîtrise d'Histoire moderne, sous la direction de Robert Muchembled

 

1996 Licence d'Histoire, mention Géographie

 

1995 DEUG d'Histoire

 

Cursus Professionnel

 

Depuis 2019, chargé de cours d'Histoire moderne à l'UPJV, Université de Picardie Jules-Verne à Amiens

 

Depuis 2018, certification complémentaire DNL " enseignement de l'Histoire-Géographie en Anglais"

 

2016-2019, professeur-relais aux Archives départementales de la Somme à Amiens

 

Depuis 2015, professeur d'Histoire-Géographie à Amiens (Somme)

 

2008-2011 et 2014-2015, chargé de cours d'Histoire moderne à l'Université Paris-13

 

2004-2015, professeur d'Histoire-Géographie à l'Isle-Adam (Val d'Oise)

 

2001-2004, professeur d'Histoire-Géographie à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis)

 

2000-2001, professeur stagiaire à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

 

1985-2000, ouvrier à l'Imprimerie Roissy-Print (Seine-Saint-Denis)

 

 

 

 

Prix

 

"1er Prix des Talents de l'Histoire des Archives départementales de la Somme" pour mes travaux sur la culture matérielle des ruraux du Santerre au XVIIIe siècle (2012)

 

"1er Prix Floucaud de la Pénardille" pour mes recherches sur les familles rurales du Santerre à l'époque moderne (2009)

 

"Prix de la Chancellerie des Universités de Paris" pour ma thèse sur l'impact culturel de Paris sur un village proche : Montreuil sous Louis XIV (2006)

 

 

 

Articles (22 dont 9 dans des actes de colloques)

 

 

"Les badestamiers du Santerre au XVIIIe siècle", Journal du Cercle Maurice-Blanchard, Histoire et patrimoine, n°73, mai 2023, p. 9-14.

 

"Les paysans de la Somme et l'invasion russe de 1814", Journal du Cercle Maurice-Blanchard, Histoire et patrimoine, n°73, mai 2023, p. 26-28.

 

"La procession des saints Lugle et Luglien à Montdidier le 23 octobre 1700", Journal du Cercle Maurice-Blanchard, Histoire et patrimoine, n°71, mai 2022, p. 18-19.

 

"La police des librairies à Paris au siècle des Lumières",  HistoLivre, Bulletin de l'Institut CGT d'Histoire Sociale du Livre Parisien, n°27, mai 2022, p. 18-22.

 

"Portrait d'un ouvrier du Livre, Jean-Baptiste Dhéron (1888-1926)", HistoLivre, Bulletin de l'Institut CGT d'Histoire Sociale du Livre Parisien, n°26, octobre 2021, p. 15-22.

 

"Vivre en marge aux XVIIe-XVIIIe siècles, : des campagnes picardes à l'ombre de Paris", Hommes et femmes en marge du XVIe au XXe siècle, Rica Amran et Scarlett Beauvalet (dir.), Amiens, Encrage Editions, 2021, p. 71-94.

 

"According to the Paris Market, Montreuil in the Second Half of the Seventeeth Century", Alternative Agriculture in Europe (sixteenth-twentieth centuries), Edited by Gérard Béaur, Brepols, 2020, p. 79-94.

 

"Santerre, sans bois ?, Représentations mentales et usages du bois sur le plateau picard au XVIIIe siècle", Les Forêts européennes, Gestions, exploitations et représentations (XIe-XIXe siècles), Florent Mérot, Thierry Rentet et Claire Buchet (dir.), Presses Universitaires de Bordeaux, 2018, p. 269-286.

 

"Amiens, "mars 1918" 2.0", Historiens et Géographes, "Dossier : l'année 1918", n°442, mai 2018, p. 105.

 

« La vie quotidienne des prisonniers de guerre dans la Somme (1792-1802) », Napoléon Ier, magazine du Consulat et de l’Empire, n°86, janvier-mars 2018, p. 28-33.

 

"Transferts culturels dans les campagnes de Picardie au siècle des Lumières", Circulation, métissage et culture matérielle (XVIe-XXe siècles), Michel Figeac et Christophe Bouneau (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 129-144.

 

"A Argenteuil, le souffle du vaste monde, du XVIIIe siècle à la fin du Premier Empire", Le Vieil Argenteuil, Bulletin de la Société Historique et Archéologique d'Argenteuil et du Parisis, n°44, années 2016-2017, p. 83-100.

 

"L'influence de Paris sur ses campagnes, Montreuil au XVIIe siècle", Le Vieil Argenteuil, Bulletin de la Société Historique et Archéologique d'Argenteuil et du Parisis, n°43, années 2014-2015, p. 47-62.

 

« Entre ville et campagne, l’agriculture périurbaine et les réseaux commerciaux en Ile-de-France », La historia rural en España y Francia (siglos XVI-XIX). Contribuciones para una historia comparada y renovada, Edition de Francisco García González, Gérard Béaur et Fabrice Boudjaaba, Prensas de la Universidad de Zaragoza publica, 2016, p. 99-124.

 

« Les stratégies d'émancipation sociale des paysans picards au XVIIIe siècle » Fabrice Boudjaaba (dir.), Le travail et la famille en milieu rural (XVIe-XXIe siècle), Rennes, PUR, 2014, p. 213-233.

 

« Mobilités rurales en Picardie au siècle des Lumières », Histoire et Tradition du Pays des Coudriers, 48, mai 2014, p. 15-22.

 

« Le café à la Cour du roi », Château de Versailles, 6, juillet-septembre 2012, p. 22-27.

 

« Les jardiniers d’ornement à Montreuil sous Louis XIV », Hervé Bennezon, Florent Mérot et Thierry Rentet, Paris et le nord de l’Ile-de-France sous l’Ancien Régime,  relations, échanges et interdépendances entre une capitale et ses pays ruraux, Paris, Editions Nolin, 2011, p. 125-137.

 

 « Mobilités rurales, l’exemple du Santerre au XVIIIe siècle », Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 691-692, novembre 2010, p. 512-535.

 

« Entre terres et honneurs, une famille paysanne des environs de Paris, L’univers de Nicolas Hervy, officier du duc d’Orléans à Montreuil sur le Boys de Vincennes », in Caroline Le Mao et Corinne Marache (dir.), Les élites et la terre du XVIe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Actes du colloque de Bordeaux (3 avril 2009), Paris, Colin, 2010, p. 233-240.

 

« Lendemains de guerre au Siècle des Lumières, réinsertion et place des anciens soldats dans la société : l’exemple d’un village de Picardie », François Pernot et Valérie Toureille (dir.), Lendemains de guerre, de l’Antiquité au monde contemporain, Actes du colloque international de Cergy-Pontoise (9 octobre 2008), Bruxelles, Peter-Lang, 2010, p. 89-97.

 

 « Une contribution à l’histoire de la région de Montdidier (Somme), une famille picarde depuis le XVe siècle », Bulletin de la SERHAM, Société Historique de Montdidier et du Santerre, 7-8, novembre 2004, p. 2-32.

 

 

Recension (1)

 

Histoire et Sociétés rurales, 38, 2e semestre 2012, p. 204-207, Compte-rendu du livre de Clément Gurvil, Les paysans de Paris du milieu du XVe siècle au début du XVIIe siècle, Bibliothèque d’histoire moderne et contemporaine n°33, Paris, Editions Honoré-Champion, 2010, 696 pages, 130 euros.

 

 

Compte-rendu de soutenance de thèse (1)

 

Compte-rendu de la soutenance de thèse de doctorat d’Histoire de Florent Mérot, « L’Homme et son milieu en vallée de Montmorency sous l’Ancien Régime, un paysage original aux portes de Paris (vers 1640-vers 1800) », Histoire et Sociétés Rurales, 35, 1er semestre 2011, p. 268-277.

 

 

 

 

Présentation de mon livre sur l'inspecteur Poussot (1703-1791)

par Marie Houllemare,

professeure d'histoire moderne à l'Université de Genève

en ligne sur Criminocorpus

 

Hervé Bennezon, Un inspecteur de police parisien sur le terrain, les missions de Jean Poussot (1703-1791), Paris, Les Indes savantes, 2019.

 

1 Cette monographie, issue d’un mémoire d’Habilitation à diriger les recherches, porte sur un personnage méconnu, important agent de la police parisienne au XVIIIe siècle. Elle s’inscrit dans un courant historiographique dynamique, qui explore le fonctionnement concret de la police parisienne, véritable modèle depuis la mise en place de la lieutenance de police en 1667. Cette étude de cas, qui se revendique de la tradition de l’histoire « vue d’en bas » (par contraste avec des travaux dont le caractère surplombant est un peu exagéré), procède en réalité à une histoire du terrain policier, envisagé au prisme de l’expérience pratique d’un inspecteur. Fourmillant de détails concrets sur le métier, l’auteur donne à voir, en six chapitres foisonnants, un agent de l’État participer au quotidien au renforcement des pratiques de surveillance publique de tous les milieux sociaux de la capitale. Le plan adopté reflète d’ailleurs la difficulté à rendre compte de l’ampleur et de la variété des domaines d’intervention de Poussot, qui agit au contact d’une population extrêmement diverse.

 

2 Le premier chapitre replace sa carrière d’inspecteur, dans le contexte des différentes institutions policières parisiennes : la fonction, créée en 1708, est placée sous la double autorité du lieutenant de police et des commissaires de quartier. Recruté en 1738, après un passage dans la maréchaussée de Senlis, Poussot bénéficie de la réforme de mars 1740 qui élargit le corps et les attributions des inspecteurs, tout en les enrichissant, entre autres grâce à la perception de droits sur les hôteliers. Le second chapitre présente sa famille, des marchands de vin bourguignon, et ses deux frères policiers, ainsi que sa formation de terrain. L’auteur en vient ensuite au cœur du sujet, avec un développement (chap. 3) consacré aux espaces parcourus par l’inspecteur : il arpente tous les quartiers et même les campagnes (et surtout les cabarets) autour de Paris (environ 10% des déplacements). Il se charge, entre autres, de répartir les 2742 individus qu’il arrête entre 1738 et 1754 dans les différentes prisons parisiennes : la moitié vont au Grand Châtelet, un cinquième à For-L’Évêque, mais il mène les autres dans plus d’une vingtaine de prisons. Les ressorts juridictionnels parisiens sont ainsi éclairés d’un jour très concret.

 

3 Ses missions sont analysées plus avant dans le quatrième chapitre, construit autour des « déclarations », par lesquelles il enregistre les demandes qui lui sont faites, environ une par jour (dont la moitié pour des vols). Les patrouilles auxquelles il participe quotidiennement sont fondamentales dans le dispositif policier de surveillance de la capitale. Homme de la nuit, il parcourt Paris pour montrer le pouvoir public en action : circulant en carrosse, vêtu de son uniforme bleu, doté d’une épée et d’un bâton d’ébène dont le pommeau est gravé des armes royales, il incarne pleinement l’ordre public. La moitié de ses déplacements environ vise à des arrestations, parfois difficiles. Le cinquième chapitre dresse la comptabilité de son action, en montrant, entre autres, qu’il surveille les ambassades, poursuit les bandes organisées et rattrape des déserteurs. Enfin, le dernier chapitre aborde le tissu social dans lequel il s’inscrit directement, entre protecteurs et informateurs. Il traite aussi de sa mission de surveillance des marchés à partir de 1754, à la fois des prix et du personnel, surtout aux Halles (900 personnes environ). À partir de 1768, il reçoit une pension en tant d’inspecteur honoraire, puis se retire dans son « Château », une belle demeure près d’Orléans, à Mardié, où il meurt en 1791.

 

4 La richesse descriptive de l’ouvrage, appuyée sur les archives professionnelles de Poussot, ne peut résoudre tous les secrets de ce personnage ambigu aux multiples facettes. Le premier mystère est celui de son enrichissement, dont l’auteur montre bien qu’il est démesuré en regard de la mince fortune de ses ascendants et des revenus modestes de sa charge (moins de 1000 livres par an net). Il possède en 1783 un patrimoine de 130000 livres, en plus du « Château » de Mardié, mais des dettes d’un montant de 36 000 livres environ. Cet enrichissement semble lié à la frontière floue entre service du public et intérêts privés : Poussot exerce-t-il, de par sa fonction et sa connaissance de nombreux secrets, une forme de chantage sur ses 63 débiteurs ? De l’accumulation d’objets sous scellés, qu’il conserve à son domicile et doit restituer en 1760 (p. 214) aux indélicatesses de son collègue, Dadvenel, Hervé Bennezon suggère à demi-mots que les fonctions d’un inspecteur de police lui offrent des opportunités d’enrichissement rapide.

 

5 Une seconde question irrésolue concerne les modalités de travail de Poussot, tout particulièrement les arrestations auxquelles il procède, car il est difficile de saisir la part d’arrestations préparées et spontanées dans son activité. Il est évident que des informateurs réguliers lui permettent d’arrêter 10 colporteurs de nouvelles à la main ou 63 auteurs de libelles interdits (p. 200-201), comme de démanteler plusieurs bandes criminelles. Mais quelle est la part des dénonciations occasionnelles ? Sur quelles indications, arrête-t-il lors d’une patrouille nocturne, le fossoyeur du cimetière des Innocents, transportant dans sa hotte un cadavre d’enfant à vendre pour dissection (p. 186) ? Repère-t-il lui-même les 146 déserteurs qu’il fait enfermer ? Ses réseaux d’information, à peine suggérés, car probablement peu apparents dans ses rapports, lui permettent néanmoins en tout cas de participer à la rédaction des gazetins de la police et de se faire l’interprète de l’opinion parisienne dans des écrits à destination du lieutenant général de police, Berryer, avec le Journal de l’inspecteur Poussot (1747-1748). Sa pratique de l’écrit reste le dernier mystère Poussot : l’inspecteur écrit, beaucoup, consignant dans ses registres (dans les Archives de la Bastille, à la bibliothèque de l’Arsenal), les procès-verbaux de patrouilles et de captures, mais aussi des plaintes, des rapports sur les rumeurs. Pour autant, une partie de ses rapports est « lacérée », nous dit l’auteur ; des feuillets manquent ; aucun relevé de son activité n’est conservé entre février 1750 et septembre 1751. Pendant cette période, l’affaire des enlèvements d’enfants agite Paris et Poussot est lui-même accusé d’être impliqué1. A-t-il fait volontairement disparaître ses notes de travail sur cette période ? ou été mis à pied ? Ces destructions volontaires d’archives (alors même que le lieutenant de police Berryer croule sous la documentation qu’il réunit à la même période), tout autant que les écrits justificatifs du lieutenant de police Lenoir, sont autant de révélateurs de l’enjeu majeur que constitue la mémoire professionnelle des policiers au XVIIIe siècle2.

 

Notes

1 Arlette Farge et Jacques Revel, Logiques de la foule, l’affaire des enlèvements d’enfants à Paris en 1750, Paris, Hachette, 1988.

2 Vincent Milliot, Un policier des Lumières : Suivi de Mémoires de J.C.P. Lenoir, ancien lieutenant général de police de Paris écrits en pays étrangers dans les années 1790 et suivantes, Seyssel, Champ Villon, 2011.

 

 

 

Pour citer cet article

Référence électronique

Marie Houllemare, « Hervé Bennezon, Un inspecteur de police parisien sur le terrain, les missions de Jean Poussot (1703-1791) », Criminocorpus [En ligne], 2020, mis en ligne le 07 janvier 2020. URL : http://journals.openedition.org/criminocorpus/6927


 

 

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